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[Analyse] Les banques cotées affichent une résilience appréciable face

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Posté le 12/02/2021 17:46:04
le sujet a etet traite sur les ondes de shams fm et
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Posté le 12/02/2021 17:39:11
"Ce qui est le plus interpellant dans les chiffres de la banque, c'est la progression importante des dépôts à vue : +23,7% à 2,1 milliards de dinars".

Bravo pour votre constatation qui intrigue tous les spécialistes en la matière et qui risque de ne pas trouver d'explication raisonnable.

Le secret qui se cache derrière cette performance "extraterrestre" est une ancienne invention de la BIAT qu'utilisent actuellement l'ATB qui consiste en la rémunération des dépôts à vue à des taux qui avoisinent et dépassent le TMM et ce malgré l'existence d'une circulaire BCT qui réglemente la rémunération des dépôts à vue qui ne doit en aucun cas dépasser 2% (actuellement).

Où est le contrôle de la BCT et de l'APBT à ce niveau ???

Voir le rapport de la cours des comptes en ce qui concerne l'autorité de contrôle bancaire qui en dit tout à ce sujet.
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Posté le 12/02/2021 17:39:11

Décidément, l'année 2020 n'a pas été si mauvaise que ça pour le secteur bancaire tunisien. C'est ce qui ressort de l'analyse des indicateurs d'activité du quatrième trimestre de l'année élaborée par les analystes de l'intermédiaire en Bourse Tunisie Valeurs.

Malgré la crise de la Covid-19 qui a mis à genoux l'économie entière, le resserrement aigu de la liquidité bancaire et les mesures mises en place par les pouvoirs publics et la BCT pour soutenir les entreprises et les ménages (moratoire d'échéances et mesures de tarification), nos banques affichent une résilience appréciable.

L'activité de collecte s'est accélérée, la production s'est davantage dynamisée et le PNB a gardé le cap sur la croissance. En réalité, c'est grâce au quatrième trimestre que les banques ont pu sauver l'année. Elles se sont rattrapées sur les trois derniers mois de l'année après avoir encaissé le coût de la crise surtout sur le deuxième et le troisième trimestre.

Les dépôts

L'activité de collecte a opposé la meilleure résistance au contexte pandémique et au tarissement des liquidités. Les banques cotées ont mis les bouchées doubles en matière de collecte sur le quatrième trimestre (+4,1%), terminant l'année avec une progression cumulée de l'encours des dépôts de 9,4% à 72,4 milliards de dinars, soit un rythme supérieur à celui de 2019.

Toutes les banques de la cote ont affiché des évolutions positives de leurs dépôts ce qui constitue une performance en soi dans ce contexte pandémique. Les efforts de collecte ont été concentrés sur les dépôts à vue et les dépôts d'épargne qui ont affiché une évolution à deux chiffres, de 18,2% à 28,8 milliards de dinars et de 13,3% à 22,4 milliards de dinars respectivement. Quant aux dépôts à terme, ils ont accusé une décollecte de 3,7% à 21,3 milliards de dinars.

Et pour cause, le plafonnement des rémunérations des comptes à terme et autres certificats de dépôt depuis le mois d'avril dernier à TMM+1% et le relèvement du taux de la retenue à la source libératoire sur les dépôts à terme de 20% à 35%, depuis juin 2020.

La meilleure performance de l'année est revenue à Wifak International Bank. L'unique banque islamique de la cote a vu son encours des dépôts s'envoler de 38,1% à 487 MDt. Malgré cette bonne performance, le management estime que le jeune âge de la banque (lancement effectif de l'activité en 2017) présente une difficulté de création de son noyau dur des dépôts (principalement les dépôts à vue et Tawfir du marché Retail) qui se construisent progressivement moyennent les petits dépôts, conjugué avec la complexité de pénétration du marché avec la concurrence acharnée sur les dépôts.

2020 a été un bon cru pour l'ATB. L'arrivée d'une nouvelle équipe managériale en 2019 a sans doute insufflé une nouvelle dynamique commerciale à la banque. La filiale du Groupe Arab Bank a terminé l'année sur une croissance de ses dépôts de 14,2% à près de 6 milliards de dinars. Ce qui est le plus interpellant dans les chiffres de la banque, c'est la progression importante des dépôts à vue : +23,7% à 2,1 milliards de dinars. Ceci étant, la physionomie de la collecte de l'ATB reste dominée par les dépôts à terme (2,6 milliards de dinars, soit 43,7% de la collecte).

La BTE accélère sa croissance au rayon de la collecte. Profitant de l'envolée des dépôts à vue (+45,4% à 306,9MDt), l'encours des dépôts de l'ex-banque de développement s'est apprécié de 13,9% à 768MDt. Avec un réseau commercial peu développé, comptant 29 agences, et des parts de marché qui stagnent à près de 1%, l'influence de la BTE reste limitée sur le marché.

La BIAT conforte son leadership en réalisant une progression de 13,8% de son encours de dépôts. En effleurant la barre symbolique de 15 milliards de dinars, la banque creuse davantage l'écart avec son principal concurrent la BNA (une part de marché de 20% pour la BIAT et de 12% pour la BNA). La banque doit cette position dominante à son réseau d'agences étendu (205 agences) et à sa base de clientèle la plus large du secteur (plus de 900 000 clients à fin 2019). Près de la moitié des ressources de la BIAT (49%) proviennent des dépôts à vue et lui permettent d'afficher le coût des ressources le plus faible de la place (un coût estimé de 3,9%, en 2019, contre une moyenne sectorielle de 5,5%).

La STB a enregistré une évolution soutenue de sa collecte dans la continuité de 2019. L'encours des dépôts de la banque s'est hissé de 12,5% à 8,3 milliards de dinars, boosté par les dépôts à vue (+28% à 3,4 milliards de dinars) et d'épargne (+10,8% à 3,3 milliards de dinars). La progression importante de ces deux catégories de ressources devrait en toute logique soulager le coût des ressources de la banque en 2020.

Attijari bank a mis le pas sur l'accélérateur en matière de collecte. La banque a bouclé l'exercice 2020 sur une hausse de son encours des dépôts de 11,9% à près de 8 milliards de dinars. La force commerciale de la banque et l'étendue de son réseau d'agences (207 agences) lui valent d'afficher une proportion élevée de dépôts à vue (46% au 31 décembre 2020) et de maitriser le coût des ressources (un coût apparent des ressources estimé à 4,2% à en 2019 contre une moyenne de 5,6% pour la concurrence cotée).

Les crédits

A l'image de la collecte, l'activité du crédit a repris du poil de la bête en 2020. La bonne collecte, le relâchement de la politique de refinancement de la BCT, les mesures de relance de l'économie prises par le Gouvernement et l'assouplissement de la réglementation prudentielle notamment en ce qui concerne le ratio de transformation réglementaire ont dynamisé la production des banques cotées. Le secteur a terminé l'année sur une progression du volume de ses engagements de 8% à 73,9 milliards de dinars.

Toutes les banques de la cote ont enregistré des progressions au niveau de leur encours des crédits, hormis l'UBCI dont le volume des engagements a baissé de 5,9% à 2,4 milliards de dinars. Au vu de la conjoncture difficile et de la raréfaction des bonnes signatures, la banque semble jouer la carte de la prudence pour préserver sa qualité du portefeuille.

Avec une progression des dépôts et des ressources spéciales (+9,1%) supérieure à celle des crédits, le secteur a enregistré une légère détente au niveau de son ratio de transformation global. Ce dernier a baissé d'un point de taux, en 2020, à 94,5%. Les banques publiques maintiennent, en moyenne, un ratio de transformation en hausse et supérieur à leur pairs privés (+2,8 points de pourcentage à 113,8% pour le secteur public au 31 décembre 2020 contre un ratio en baisse de 2,8 points de taux à 84% pour le secteur privé).

La BNA s'est offert la deuxième meilleure performance du secteur après Wifak Bank. La banque a vu son encours des crédits s'envoler de 15,6%, dépassant la barre de 12 milliards de dinars. Confortée par son assise financière solide (un ratio de solvabilité global de 18,2%, à fin 2019, soit presque le double de l'exigence réglementaire), la banque poursuit sa quête des parts de marché. Mais, cette croissance a un prix : un ratio de transformation global en progression de 11,9 points de taux à 125,9%, soit le niveau le plus élevé à l'échelle du secteur coté.

L'activité de crédit confirme sa bonne tenue pour la cinquième année de suite pour la STB. La banque étatique a enregistré une des meilleures progressions du secteur : +14,1% à 9,1 milliards de dinars. Ce rythme de croissance lui a valu de se maintenir à la 4ème place dans le palmarès des crédits avec une part de marché qui se consolide à 12,3%). Cette performance prouve la capacité de résistance de la banque face au contexte économique morbide et malgré sa forte exposition à secteur sinistré par la conjoncture : le tourisme.

La BIAT, deuxième pourvoyeur de crédits en Tunisie, a affiché un sursaut de 9,1% à 11,3 milliards de dinars au niveau de ses engagements, rompant ainsi avec la baisse affichée en 2019. La banque dispose d'un niveau de liquidité à la pointe du secteur (un ratio de transformation global de 75% au 31 décembre 2020, parmi les plus faibles du secteur) ce qui devrait lui permettre de dynamiser facilement sa croissance dans les prochaines années.

Beau parcours pour la BTE qui a affiché une hausse de son encours des crédits de 9,1% à 812MDt. La dégradation de la qualité du portefeuille de la banque sur les dernières années (un ratio de créances classées de 16,6% couvertes à hauteur de 51,4%), représente un frein pour une croissance durable dans la conjoncture économique actuelle.

La BT a renoué avec la croissance des crédits. La doyenne des banques tunisiennes a enregistré une progression de son encours des crédits de 9% à 4,9 milliards de dinars. Avec un ratio de solvabilité global solide de 16,8% (contre un minimum réglementaire de 10%), la banque dispose d'un important potentiel de croissance latent dans les prochaines années.

Le Produit Net Bancaire

L'année 2020 a été marquée par une importante baisse du régime au niveau du PNB. Nos banques cotées ont affiché une croissance timide de leurs revenus de 1,1% à près de 5 milliards de dinars, contre une augmentation de 13,2% en 2019. Cette performance a profité d'une croissance de rattrapage sur le quatrième trimestre (contre une baisse cumulée du PNB de 2,3% sur les neuf premiers mois de 2020).

Globalement, la crise de la Covid-19, le grippage de l'activité économique et les mesures mises en œuvre par les pouvoirs publics et la BCT pour soulager les entreprises et les ménages ont pénalisé la génération de PNB.

C'est la marge d'intérêt (+1,1% à 2,8 milliards de dinars) et les commissions (+3,2% à 1,1 milliard de dinars) qui ont sauvé l'année. Quant aux autres revenus, ils ont affiché une évolution négative, en 2020, glissant de 0,7% à 1,2 milliard de dinars.

Les indicateurs d'activité du T4 2020, laissent apparaitre deux tendances contrastées au niveau de la productivité du secteur bancaire. Grâce à la maitrise de la masse salariale et à la bonne tenue des commissions, les banques ont affiché une amélioration du ratio de couverture des frais de personnel par les commissions (+0,9 point de taux à 74,4% à fin 2020). Cependant, elles ont subi une dégradation de leur coefficient d'exploitation estimé (+0,3 point de taux à 45,2% à fin 2020). Les dons octroyés par les banques aux structures de l'Etat comme le fonds 1818 dédié à la lutte contre le Covid-19 (d'une valeur estimée à 105,6MDt) ont alourdi leur structure de coûts et pesé sur leur coefficient d'exploitation.

L'ATB a enregistré une évolution à deux chiffres de son PNB. La banque a tiré profit de l'envolée de la marge d'intérêt (+49,3% à 132,5MDt) et d'une bonne croissance des commissions (+11,9% à 57,9MDt). L'effet prix de la baisse des taux survenue à deux reprises en 2020 a été contrebalancé par l'effet volume de l'augmentation des crédits. La filiale du Groupe Arab Bank a, également, affiché une amélioration significative de son coefficient d'exploitation qui s'est contracté de 7,3 points de taux à 66,7%. Ce niveau demeure néanmoins parmi les plus élevés du secteur.

La BNA s'est bien défendue en 2020 du côté de la génération du PNB. Ses revenus se sont accrus de 4,5% à 683,7MDt. Cette performance a été alimentée par les commissions (+15,5% à 142,4MDt) et dans une moindre mesure par la marge d'intérêt (+3,8% à 421,8MDt). Avec une contribution de 62% dans le PNB, la marge d'intérêt demeure le principal centre de profit de la banque ce qui l'expose aux variations du taux d'intérêt.

L'année 2020 s'est inscrite sous le signe de la résistance pour la BT. La banque a vu ses revenus augmenter de 3,3% à 373,1MDt. Avec un coefficient d'exploitation 30,4%, selon nos estimations, la banque confirme son statut de banque la plus productive de la place. Faiblement représentées dans le PNB (une proportion de 16% au 31/12/2020), les commissions constituent un levier de croissance potentiel pour la banque si elle ambitionne de s'aligner sur ses consœurs cotées (une contribution moyenne de 22% pour la concurrence cotée).

Le bilan de l'année 2020 a été globalement satisfaisant pour la BH au niveau du PNB au vu de l'énormité des défis auxquels ont été confrontées les banques en 2020. Le leader des crédits logement a cumulé un PNB de 508,4MDt, en hausse de 3,1%. N'eût été la mauvaise orientation des commissions (-5,3% à 93,7MDt), cette évolution aurait été bien plus prononcée.

Télécharger l'analyse de Tunisie Valeurs


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